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Muharram

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Message  leïla Ven 26 Déc - 22:05

Au nom d’Allah, l’Infiniment miséricordieux, le Très miséricordieux





Le mois de Muharram



Que la prière d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,

et tous ses compagnons !



D’après Muslim, selon Abû Huraïra (t), le Prophète (r) a déclaré : « Le meilleur mois pour jeûner après le mois du Ramadhan, c’est le mois d’Allah que vous appelez el Muharram, et la meilleure prière que vous pouvez faire après celle obligatoire, c’est la prière de la nuit. »[1][1] Ce Hadith formule explicitement que le mois le plus propice au jeûne après celui du Ramadhan est celui d’el Muharram. Cela concerne probablement le fait de jeûner le mois en entier. Quant à consacrer certains jours de jeûne facultatif, il est possible de trouver des jours à d’autres périodes de l’année où le jeûne est plus méritoire comme le jour de ‘Arafat, les dix premiers jours de Dhû el Hidja, les six jours de Shuwwâl, etc. Il est possible de faire remarquer cependant que le Prophète (r) consacrait le mois de Sha’bân au jeûne, mais rien ne prête à dire en regard des textes qu’il jeûnait el Muharram en entier. Les textes parlent seulement de ‘Ashûrâ. Quant aux paroles qu’il a prononcées la dernière année de sa vie : « Si je suis encore vivant l’an prochain, je jeûnerais également le neuvième jour »,[1][2] elles sous-entendent qu’il ne l’a jamais fait auparavant.

Certains savants ont cherché à résoudre cette question, mais la plupart de leurs hypothèses sont peu satisfaisantes. Il me semble plutôt, mais Dieu Seul le sait, qu’il existe en fait deux sortes de jeûne surérogatoire :

Premièrement : le meilleur jeûne surérogatoire dans l’absolu se trouve durant le mois d’el Muharram de la même façon que la meilleure prière surérogatoire dans l’absolu, c’est la prière de la nuit.

Deuxièmement : quant au jeûne qui s’effectue avant ou après le mois de Ramadhan, il ne fait pas partie des jeûnes surérogatoires dans l’absolu. Il est plutôt lié au jeûne obligatoire. Ainsi, les six jours de Shuwwâl accompagnent le mois des jeûneurs, et ils permettent à celui qui les accomplit d’avoir une récompense équivalente à un an de jeûne. En cela, ce jeûne est plus méritoire que la première sorte de jeûne. Concernant celle-ci exclusivement, il y a plus de mérite à jeûner au cours d’el Muharram. Ainsi, de la même façon que les prières liées à la prière obligatoire (Ar-Rawâtib) sont plus méritoires que les prières surérogatoires dans l’absolu, les jours de jeûne liés au mois prescrit sont plus méritoires qu’à n’importe quel autre moment de l’année. Par contre, il est plus méritoire de consacrer des jours de jeûne surérogatoire dans l’absolu au cours du mois de Muharram de la même façon que la prière de la nuit constitue la meilleure forme de prière surérogatoire dans l’absolu ; elles viennent donc dans l’ordre d’importance, après celles qui s’effectuent avant ou après la prière obligatoire.



Toujours est-il que les savants divergent sur la question de savoir au cours de quel mois sacré il est plus méritoire de jeûner. El Hasan et d’autres anciens optent pour el Muharram, c’est d’ailleurs l’opinion d’une partie des savants des générations plus récentes. Certains chaféites assument néanmoins que Rajab prend la première place des mois sacrés, bien que cette tendance soit réfutable. Au demeurant, les dix premiers jours de Muharram concède un mérite particulier par rapport au reste du mois. Quoi qu’il en soit, étant donné que les mois sacrés sont les mois après Ramadhan où il est plus méritoire de jeûner dans l’absolu, il vaut mieux les jeûner en entier comme le Prophète (r) l’a prescrit. L’un d’entre eux clôture l’année lunaire alors qu’un autre l’entame. Quiconque consacre Dhû el Hidja –en dehors des jours où il est interdit de jeûner – et Muharram au jeûne, aura terminé et commencé l’année par des actes d’adoration. Il est à espérer dans ce cas de jouir de la récompense d’une année entière d’adoration ; celui qui commence et qui termine un événement par une adoration a le même statut que celui qui passe toute sa durée à adorer Dieu. Dans ce sens, ibn el Mubârak a dit : « Quiconque termine la journée à invoquer Allah, il lui sera écrit la récompense d’une journée entière d’invocation. » Il veut dire que les œuvres ne valent que par la dernière d’entre elles. Si la première et la dernière œuvre sont consacrées à l’évocation d’Allah, a fortiori la récompense englobera toute la période entre ces deux moments. Il incombe ainsi de débuter l’année par un repentir sincère afin de se voir effacer les péchés des jours passés.



Le Prophète (r) a nommé Muharram le « mois d’Allah » pour exprimer son importance et sa considération. Seules les plus nobles des créations d’Allah ont le privilège en effet de lui être annexé à l’exemple de Mohammed, Ibrahim, Ishâq, Ya’qûb qui furent désignés comme Ses serviteurs (abdoulahi=serviteur d’Allah ou ibadana=nos serviteurs), ou de Sa Maison (baytou lahi= la maison d’Allah) et de Sa chamelle (naqatou lahi= la chamelle d’Allah). Il convenait donc de réserver des jours de jeûnes à ce mois spécial.

leïla
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Message  leïla Ven 26 Déc - 22:08

Le jour de ‘Âshûra



D’après el Bukhârî et Muslim, selon ibn ‘Abbâs (t), ce dernier fût interrogé au sujet du jeûne du jour de ‘Âshûra. Il répondit dès lors : « Je n’ai pas vu de jour que le Messager d’Allah a consacré au jeûne convoitant ses mérites, en dehors de ce jour (c’est-à-dire : ‘Âshûra) et en dehors de ce mois (c’est-à-dire : Ramadhan). »[1][3] Or, le Prophète (r) a connu quatre comportements différents vis-à-vis de ce fameux jour :

Premièrement : il jeûnait ce fameux jour lorsqu’il se trouvait encore à la Mecque sans toutefois imposer aux gens de le faire.

D’après Al Bukhârî et Muslim en effet, selon ‘Âisha : « ‘Âshûra correspondait à un jour que les Quraïshites consacraient au jeûne à l’ère païenne ; le Prophète (r) le jeûnait aussi. Quand il arriva à Médine, il lui consacra un jour de jeûne et il prescrivit à ses compagnons de le faire. L’année où le Ramadhan fut prescrit par la Révélation, il se mit à jeûner au cours de ce mois et à délaisser le jour de ‘Âshûra. Désormais, celui qui voulait jeûner pouvait le faire et celui qui ne le voulait pas, pouvait le faire. »[1][4] Dans la version d’Al Bukhârî, le Prophète (r) précise : « Celui qui veut jeûner il en a le droit et celui qui ne veut pas jeûner il en a le droit. »

Deuxièmement : arrivé à Médine, le Prophète (r) a trouvé que les juifs encensaient ‘آshûra et qu’ils lui consacraient un jour de jeûne. Il aimait les imiter sur des rites où la loi n’y avait rien prononcé, il s’est alors mis à jeûner et ordonna à ses compagnons d’en faire autant. Ces derniers allèrent jusqu’à faire jeûner leurs enfants en bas âge. D’après el Bukhârî et Muslim, selon ibn ‘Abbâs, une fois arrivé à Médine, le Messager d’Allah (r) trouva les juifs jeûnant le jour de ‘Âshûra. Dès lors, il (r) les interrogea en ces termes : « Quel est ce jour que vous consacrez au jeûne ?

- C’est un jour illustre ont-ils répondu, il correspond au jour où Allah sauva Moussa et son peuple des mains de Pharaon et de son armée qu’Il fit périr sous les eaux. Moussa lui consacra alors un jour de jeûne par reconnaissance envers Allah, c’est pourquoi nous jeûnons ce fameux jour.

- Nous sommes plus dignes et plus proches de Moussa que vous, leur a-t-il répondu. »

Il se mit alors à jeûner et ordonna à ses compagnons de le faire.[1][5] D’après Al Bukhârî et Muslim, selon Salama ibn el Aqwa’ (t), le Prophète (r) ordonna à un homme de la tribu Aslam de héler au milieu des gens : « Quiconque a déjà mangé qu’il s’abstienne de le faire jusqu’à la fin du jour et quiconque est à jeun doit jeûner, car nous sommes le jour de ‘Âshûra. »[1][6] Toujours d’après el Bukhârî et Muslim, selon Ar-Rubaïyi’ bint Mu’awwidh, « … dès lors, nous nous mirent à jeûner et nous faisions jeûner nos enfants en bas âge. Nous nous rendions à la mosquée et nous leur confectionnions des jouets en laine. Dès que l’un d’entre eux pleurait en raison de la faim, nous le faisions patienter avec jusqu’au moment de rompre le jeûne. »[1][7] Or, les savants divergent sur la question de savoir si ‘Âshûra était un jour de jeûne obligatoire avant que le Ramadhan soit institué ou bien était-il simplement « fortement recommandé ». il existe deux opinions connues sur la question. selon l’avis d’Abû Hanîfa, il était obligé de jeûner à cette époque ; cet avis est visiblement conforme aux paroles de l’Imam Ahmed et d’Abû Bakr el Athram. Chaféi pour sa part estime qu’il était fortement recommandé de jeûner ; la plupart des savants de notre école et autres optent pour cette opinion.

Troisièmement : après que le jeûne du Ramadhan fut prescrit aux musulmans, le Prophète (r) cessa d’imposer celui de ‘Âshûra à ses compagnons. D’après el Bukhârî et Muslim, selon ibn ‘Omar (t) : « Le Prophète (r) jeûnait le jour de ‘Âshûra et il ordonna à ses compagnons de le faire, mais quand le jeûne du Ramadhan fut institué, il cessa de le faire. »[1][8] D’après Al Bukhârî et Muslim également, selon Mu’âwiya, j’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « Voici le jour de ‘Âshûra ; Allah ne vous y a prescrit aucun jeûne, mais moi je jeûne ; quiconque veut jeûner en a le droit et quiconque ne veut pas le faire, en a le droit. »[1][9] Ces Hadiths et tant d’autres démontrent que le Prophète (r) n’imposait plus à ses compagnons de consacrer un jour de jeûne à l’occasion de ‘Âshûra après que le mois du Ramadhan fut prescrit. Il leur a plutôt laissé l’initiative de choisir. Si avant cette période ‘Âshûra était obligatoire, la question qui se pose est de savoir si après son abrogation il reste recommander de le jeûner. Il existe sur cette question une fameuse divergence entre les savants. Par contre, s’il était fortement recommandé d’y jeûner, après l’abrogation il devient simplement recommandé d’y jeûner. Cela explique les paroles du compagnon Qaïs ibn Sa’d : « Nous, nous préférons jeûner. »[1][10] Tel est l’avis en tout cas de la plupart des savants.

Quatrièmement : le Prophète (r) a projeté à la fin de sa vie de ne plus jeûner un seul jour à cette occasion. Il a voulu en effet accompagner ‘Âshûra d’un autre jour de jeûne, en vue de se distinguer des juifs. D’après Muslim, selon ibn ‘Abbâs (t), comme le Prophète (r) jeûnait le jour de ‘Âshûra et ordonna d’y jeûner, ses compagnons lui firent remarquer : « Ô Messager d’Allah ! Les juifs et les chrétiens encensent ce jour !

- L’année prochaine si Allah le veut répondit-il, nous jeûnerons le neuf (avant). »

Cependant, il rendit l’âme avant l’année suivante.[1][11] D’après le Musnad de l’Imam Ahmed, selon ibn ‘Abbâs (t) également, le Prophète (r) a précisé : « Jeûnez le jour de ‘Âshûra mais distinguez-vous des juifs en jeûnant un jour avant et après. »[1][12] Dans une autre version, il est dit : « ou après. » Ici « ou » signifie que la chose est laissée au choix ou que le rapporteur ne sait plus bien s’il s’agit d’avant ou après le dixième jour de Muharram. Ibn ‘Abbâs lui-même disait au sujet de ‘Âshûra qu’il fallait jeûner le neuvième et le dixième jour du mois en vue de se distinguer des juifs.[1][13] L’Imam Ahmed a pour sa part choisi cette opinion. D’autres recueils de hadiths rapportent qu’ibn ‘Abbâs jeûnait ces deux jours par précaution afin de ne pas manquer ‘Âshûra. D’autres anciens choisissaient purement de jeûner trois jours (du 9 au 11 Muharram).

Les juifs de Médine et de Khaïbar prenaient ‘Âshûra à cette époque comme jour de fête en hommage à l’évènement qui s’est déroulé entre Moussa et pharaon. Moussa se serait habillé ce jour-là de beaux vêtements en coton et il se serait fardé les yeux avec de l’Ithmid (Kohol NDT.). Les païens les ont ainsi imités dans cette coutume. Ils habillaient la Kaaba ce fameux jour. Cependant, notre législation nous réclame de nous distinguer d’eux. D’après Al Bukhârî et Muslim, selon Abû Mûsâ, les juifs encensaient ‘Âshûra pour lequel ils réservaient un jour de fête. Dès lors, le Prophète a dit : « Jeûnez donc ce fameux jour. »[1][14] La version de Muslim précise que les juifs de Khaïbar jeûnaient à l’occasion de ‘Âshûra qu’ils considéraient comme un jour de fête au cours duquel leurs femmes s’habillaient de leurs plus belles parures et leurs plus beaux vêtements. Ce hadith démontre qu’il est interdit de faire de ce jour un jour de fête. Il est recommandé en outre de jeûner les jours de fête des païens en vue de se distinguer d’eux ; comme il est recommandé de jeûner un jour en plus comme nous l’avons vu afin de se distinguer des non-musulmans à tous les niveaux.

Tous les recueils qui mentionnent de mettre du Kohol, de se teindre la barbe ou les cheveux, et de faire la grande ablution ce fameux jour sont purement inventés. Quant au Hadith : « Allah fait des largesses durant le reste de l’année à quiconque fait des largesses à sa famille le jour de ‘Âshûra. » Sa chaîne narrative accuse certains éléments faibles. Quant à consacrer à cette occasion un jour de deuil en hommage à Al Husaïn comme se complaisent à le faire les Rafidhîtes (chiites), c’est faire preuve d’un grand égarement ! Les prophètes eux-mêmes n’ont droit à aucun jour de deuil…



Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,

et tous ses compagnons !



Extraits choisis de : Latâif el Ma’ârif fîmâ el ‘Âm min el Wazhâif d’ibn Rajab

leïla
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Message  z786 Dim 28 Déc - 9:57

Salamoun alaykoum

Tout d'abord, je souhaite à tous une bonne année lunaire. Qu'ALLAH nous donne le tawfiq de passer une meilleure année, de paix, de fraternité... Nous implorons ALLAH de faire en sorte que l'on puisse acquérir beaucoup plus le savoir.

Ayant vu votre article, je constate qu'il est de source sunnite. Cependant, nous constatons que le mois de Mouharram a une valeur auprès de nos frères. Votre dernière phrase est en contradiction avec nos croyances. Voyez vous, le Prophète Yaqoub a pleuré son fils Youssouf (que ses frères avaient perdu). Le Prophète Yaqoub a pleuré tant son fils Prophète Youssouf qu'il voyant moins après.
Il avait un problème pour voir. Pourtant, le Prophète Younouss était en vie. Il était tout simplement égaré. P. Yaqoub ne le trouvait pas ! Mais, il l'a pleuré.
Donc, cela prouve que le deuil d'un Prophète est faisable. Après cela, je ne m'empêcherai pas de faire souvenir à nos frères que le Prophète lui-mème a pleuré sur al Houssayn (a.s).
Regardez cela :
L'Imam Ali - Que la Paix de Dieu soit sur lui - a raconté :"Un jour, en entrant chez le Messager de Dieu - Que Dieu prie sur lui et sur sa Famille, j'ai vu que ses yeux débordaient de larmes. Je lui ai demandé :- Qu'est-ce qui te fait pleurer, ô Messager de Dieu ?

- L'Ange Jibraïl vient de me quitter. IL m'a informé que Houssein serait tué près de l'Euphrate... Veux-tu sentir la terre où il sera tué ? Il tendit la main, ramassa une poignée de terre et me la donna. Alors je n'ai pu empêcher mes larmes de couler..." (rapporté par Ahmad ibn Hanbal)


Pris de : Récit du Martyre de l'Imam Houssein
http://www.albouraq.org/bibliotheque/livres/recikrbl.htm

Ahmad ibn Hanbal est un des "leur". Il y a une contradiction.

Puis, al Houssayn est le sauveur de l'Islam. Il serait logique que quelqu'un qui a sauvé notre religion doit être souvenu par des pleurs ! En effet, Yazid avait fait de l'Islam juste une chose pour avoir son pouvoir. Car il était le calife. Il n'avait pas de hayaah (pudeur). L'alcool était son compagnon ! SI al Houssayn n'était pas sorti pour sauver la religion, serions-nous musulmans.

Puis, j'ai vu dans l'article que le Prophète, une fois arrivé à Madina, pour imiter les gens de Médine, a jeuné aussi. Ceci est contre notre croyance. Le prophète ne fait aucune chose sans qu'ALLAH ne lui dise de la faire.

Puis, l'article dit aussi que le Prophète a dit que l'année prochaine, si Dieu le veut, il jeunerait non le 10ème mais le 9ème. Je vous rappelle, que tout d'abord, la qiblà était Baytoul Mouqaddass. Mais comme elle était aux juifs, ALLAH a décidé de changer (ou le Prophète a demandé à ALLAH ou vous me corrigerez). Cela est faux. C'est parce que les juifs sont venus dire au Prophète Muhammad (s.a.w) que votre religion n'a rien de nouveau (ou vous me corrigerez) etc. que la qiblà a été changé. Tant qu'ils n'avaient rien dit, la qiblà était baytoul muqaddass.
Donc, ici ce sont les musulmans qui viennent dire. Eh bien, qu'ils sont capricieux ! Non, cela est improbable.

Que le Prophète ait jeuné ce jour ou pas, les histoires ci-dessus ne peuvent être acceptés. Le prophète (s.a.w) était prêt à tout sacrifier pour son petit fils al Houssayn (a.s). Mais pour dinoullàh (la religion d'ALLAH), il était prêt à sacrifier al Houssayn (a.s).

Mon but n'est pas de vous offenser. C'est l'article qui n'est pas correct. Dans tous les cas, j'aurai préféré que les sunnites ne nous critiquent pas de la sorte. Notre unité est cassée !
En tout cas, Mouharram a son importance à leurs yeux.

Nous serions partant pour faire des débats avec les sunnites. Vous pouvez leur donner l'adresse de notre forum. Mais, il ne faut pas oublier que nous devons rester uni.

Ma'a salaam

z786

Messages : 52
Date d'inscription : 01/06/2008

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Message  leïla Lun 29 Déc - 15:37

Nuit de 'Achourâ'

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Al-Hussayn n'a donc pas demandé ce délai de réflexion pour penser vraiment à sa réponse à l'ultimatum de Sa'ad Ibn Ziyâd, sa décision étant d'ores et déjà prise et irréversible. Il voulait ce délai pour passer une nuit de prières et d'invocations, une nuit d'adieu et de testament, une nuit de causerie avec la famille, les amis et les compagnons. En témoignent les instructions qu'il avait données à son frère al-'Abbas Ibn 'Ali lorsqu'il l'avait chargé de demander ce délai:

«Retourne vers eux. Essaie de les retarder jusqu'à demain et de les éloigner de nous pendant cette nuit afin que nous puissions prier Dieu, L'invoquer et Lui demander pardon. Car IL sait que j'aimerais Le prier, lire Son Livre, multiplier mes invocations et mes demandes en pardon».[125]

Avant le coucher du soleil al-Hussayn ayant obtenu le délai qu'il désirait, réunit ses compagnons et les membres de sa famille autour de lui et leur dit que l'ennemi n'en voulait qu'à lui seul, qu'ils pouvaient, quant à eux, se retirer et échapper à la mort, à la faveur de l'obscurité de la nuit. Mais personne n'accepta la proposition généreuse de l'Imam. Tout le monde était déterminé à rester, à se battre et à se sacrifier.

A la tombée de la nuit, alors qu'un silence pesant régnait à l'extérieur, et que l'Univers entier paraissait s'enfoncer dans un sommeil profond, à l'intérieur, où la famille du Prophète passait une veillée d'armes, c'était une véritable fourmilière. Tout le monde était affairé, et occupé à quelque chose. Chacun y était en action: qui à prier, qui à invoquer Dieu, qui à faire ses adieux, qui à réciter le Coran, qui a implorer le pardon de Dieu, qui à demander que l'on prenne soin de sa famille, de ses enfants et de ses autres futurs orphelins, qui à aiguiser son épée, qui à préparer sa lance.

Comment pouvaient-ils fermer les yeux alors qu'à quelques pas seulement des milliers de mercenaires féroces qui les entouraient semblaient impatients de dévorer leur proie? Comment pouvaient-ils dormir alors qu'un lendemain lugubre et sans lendemain s'avançait d'un pas pesant à chaque moment?

La nuit de la trêve s'écoula, et l'aube annonça l'avènement de ce lendemain terrible. Un vendredi, jour de 'Âchourâ', le 10 Muharram. Au lever du jour, les lances et les sabres des soldats omayyades se dressèrent comme pour dévorer le corps d'al-Hussayn, et déchiqueter le Message qu'il brandissait à la fois comme un défi et un rappel.

La vue de cette armée assoiffée de son sang n'impressionna pas al-Hussayn qui ne pensait plus qu'au moment où il rencontrerait son Seigneur. Aussi leva-t-il ses deux mains vers le Ciel et se mit-il à L'implorer:

«Ô mon Dieu! A qui je me confie chaque fois que je subis une affliction, et en qui je mets mon espoir chaque fois que je suis dans l'adversité. Je me suis confié à Toi pour toutes les épreuves que j'ai subies. Combien de soucis - devant lesquels le coeur s'affaissait, les solutions manquaient, l'ami s'éclipsait et ennemi se réjouissait - que je T'avais confiés (parce que mon amour est dirigé vers Toi exclusivement) n'as-Tu pas dissipés? Tu es donc pour moi, le Maître de tout Bienfait, l'Auteur de toute Bienfaisance et l'Objet de tout Désir».[126]

leïla
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Message  leïla Lun 29 Déc - 15:41

Vers Karbalâ'

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Avant le retournement de la situation à Kûfa, et alors que l'enthousiasme et l'ardeur populaires des Kufites pour la cause d'al-Hussayn et sa venue dans cette ville, étaient à leur zénith, Muslim Ibn 'Aqil avait écrit à son cousin pour confirmer la volonté réelle de la population de défendre sa Révolution et de la soutenir.

Al-Hussayn n'attendait que cette lettre pour quitter la Mecque et entrer dans la phase active da sa Révolution. Aussi, dès qu'il reçut le message de Muslim, il rassembla ses femmes et enfants, ses neveux et nièces, ainsi que ses cousins, et s'apprêta à quitter la ville en direction de Kûfa. Mais ses amis, ses partisans et ses proches tentèrent là encore de le dissuader d'entreprendre ce voyage en arguant des différents inconvénients que représentait une entreprise aussi incertaine. Mais al-Hussayn resta inébranlable. Pourtant, ceux - comme 'Omar Ibn 'Abdul Rahmân Ibn Harith Ibn Huchâm, Muhammad Ibn al-Hanafiya (le frère d'al-Hussayn), 'Abdullah Ibn 'Abbas (son cousin) et 'Abdullah Ibn Ja'far al-Tayyâr - qui lui conseillaient avec tant d'insistance d'abandonner ce projet plein d'embûches, n'étaient pas n'importe qui; ils savaient ce qu'ils avançaient et connaissaient bien la gravité de la situation d'al-Hussayn.

Leurs craintes n'étaient pas passionnelles, mais bien réelles et bien fondées. Et mieux, al-Hussayn le savait très bien lui aussi. C'est pourquoi lorsqu'il refusait de répondre positivement à leurs conseils, il n'essayait guère de récuser leurs arguments, et encore moins de les contredire. Seulement, il leur opposait une vision différente de la situation et de la mission qu'il devait accomplir.

En fait, mis à part leur crainte sentimentale compréhensible pour sa vie, ses proches amis appréhendaient deux dangers objectifs concernant l'avenir de sa cause qui était également la leur:

1- Ils avaient peur que la Umma perde la direction missionnaire - par la perte d'al-Hussayn - et que cela crée un vide doctrinal qui permettrait au pouvoir de Yazid de mener à sa guise le destin des Musulmans et l'avenir du Message. Cette appréhension transparaît dans les propos que 'Abdullah Ibn Muti' adressa à al-Hussayn, en guise de mise en garde, lorsque ce dernier était venu lui faire ses adieux avant son départ:

«S'ils te tuaient, ils ne craindraient plus personne après toi. Et, par Dieu, l'immunité de l'Islam serait violée».[104]

2- Evaluant la victoire en termes de prise de pouvoir et de triomphe militaire, ils craignaient que l'entreprise d'al-Hussayn ne puisse pas assurer dans les circonstances actuelles une telle victoire.

En revanche al-Hussayn ne considérait pas les choses en politicien ni en un simple homme politique avisé, mais en missionnaire ayant vécu dans le giron du Messager de Dieu et de l'Imam 'Ali, élevé dans une atmosphère de révélation et de prédiction, et investi d'une mission divine en tant qu'héritier du Prophète, continuateur de son action, et gardien du Message qu'il avait apporté. Il se préoccupait moins de l'issue immédiate de sa Révolution que de l'avenir d'un Message qui devrait s'étendre au restant de la vie de l'humanité.

Ainsi, alors que les proches et les partisans d'al-Hussayn pensaient que sa présence constituait dans les circonstances actuelles une nécessité historique, al-Hussayn, lui, pensait que c'étaient le sacrifice de sa vie et son martyre qui s'imposaient et qui marquerait bénéfiquement tout l'avenir de la Umma. Alors qu'ils pensaient que l'incapacité d'al-Hussayn de balayer actuellement le régime omayyade par la force armée, devait l'inciter à reculer et à renoncer à la confrontation, al-Hussayn, lui estimait que faute de force armée et de solution militaire, il devait offrir son sang et sa vie, dont les échos traverseraient les horizons de l'histoire et susciteraient pour toujours l'esprit de martyre qui ébranlerait les trônes de tous les tyrans à venir et dont il voyait l'incarnation actuelle dans le régime omayyade.

En un mot, alors que les interlocuteurs et amis d'al-Hussayn ne voyaient la victoire qu'en termes de conquête militaire, al-Hussayn, lui, considérait que la seule victoire valable consistait à ce moment-là à défendre à tout prix la vérité et à réorienter la marche de la Umma vers la voie que le Prophète lui avait tracée.

On comprend dès lors pourquoi les raisonnements tenus par les interlocuteurs d'al-Hussayn qui lui demandaient de renoncer à sa marche vers Kûfa, et les réponses qu'il leur donnait paraissaient se situer sur deux ondes tout à fait différentes, et traduisaient en fait, la différence profonde des soucis et des préoccupations respectives des deux parties.

Ainsi lorsque 'Abdullah Ibn Ja'far al-Tayyâr obtint de 'Amr Ibn Sa'ïd Ibn al-'Âç, représentant de Yazid à la Mecque la promesse de ne pas inquiéter al-Hussayn s'il restait dans cette ville, et qu'il parla de cette promesse à l'intéressé, celui-ci (al-Hussayn), lui dit:

«J'ai fait un rêve dans lequel j'ai vu le Messager de Dieu, et reçu de lui l'ordre de faire quelque chose que je vais exécuter jusqu au bout».

Lorsque son interlocuteur lui demanda quelle était la teneur de ce rêve, il répondit:

«Je n'en ai parlé à personne, et je n'en parlerais pas jusqu'à ce que je rencontre mon Seigneur».[105]

Il est clair qu'al-Hussayn loin de se soucier d'avoir la vie sauve, était conscient du sort qui l'attendait, et se préparait à affronter courageusement le destin que son grand-père et son père lui avaient prédit.

Et lorsque 'Abdullah Ibn al-Zubayr le conjura de ne pas quitter la Mecque pour Kûfa, il lui répondit:

«Mon père m'a dit qu'elle (la Mecque) aura un bouc[106] par lequel on violera son immunité (de cette ville). Or, je ne voudrais pas être ce bouc».[107] Et d'ajouter:

«Par Dieu j'aimerais mieux être assassiné à un empan de la Mecque qu'à l'intérieur (de cette cité); et à deux empans d'elle, qu'à un empan[108]. Par Dieu, même si j'étais dans le nid de l'une de ces chouettes, ils[109] m'en sortiraient pour obtenir de moi ce qu'ils veulent».[110]

Al-Hussayn quitta la Mecque, le 8 Thil Hijja de l'an 60 hégirien et prit le chemin de Kûfa. Le gouverneur de Hejâz, 'Omar Ibn Sa'ïd Ibn al-'Âç, ayant appris la nouvelle de son départ, envoya quelques hommes à sa poursuite pour lui couper la route. Une échauffourée eut lieu entre les deux parties, et les hommes de 'Omar Ibn Sa'ïd furent contraints de rebrousser chemin.

Alors qu'il poursuivait sa route, al-Hussayn rencontra le célèbre poète arabe (al-Farazdaq) et lui demanda de lui donner une idée de la situation en Irak lors de son départ. Le poète répondit:

«Les gens y sont avec toi de coeur, mais leurs épées sont plutôt du côté des Omayyades. Après tout, le destin se décide au Ciel, et Dieu fait ce qu'IL veut».

Al-Hussayn acquiesça:

«Tu as raison. Le destin est entre les mains de Dieu, et IL fait ce qu'IL veut. Chaque jour notre Seigneur prend la Décision qu'IL juge bonne. Si cette Décision coïncide avec ce que nous aimons, nous remercions Dieu pour Ses bienfaits. C'est Lui qui est notre Soutien. Et si la Décision ne coïncidait pas avec notre souhait, nous n'aurions pas commis une transgression, tant que notre intention est de servir la vérité, et que la crame révérencielle nous habite».[111]

Cet avertissement n'a pas découragé al-Hussayn de continuer son avance en direction de Kûfa. Au fur et à mesure qu'il progressait, son cortège grossissait, et à chaque point d'eau où il s'arrêtait, il voyait des bédouins venir se joindre à lui.

Lorsque 'Obeidullah Ibn Ziyâd, le gouverneur de Kûfa fut mis au courant de la marche d'al-Hussayn sur sa ville, il mobilisa ses hommes et établit un plan en vue d'arrêter ou d'entraver cette marche qui, si elle arrivait à destination, pourrait menacer tout le pouvoir omayyade. Il confia l'exécution de son plan au directeur de sa police, Huçine Ibn Namir al-Temimi. Celui-ci rassembla ses hommes et choisit pour quartier général une position stratégique située sur l'itinéraire qu'al-Hussayn suivrait pour venir à Kûfa. Cette position dont il fit son quartier général s'appelait al-Qadisiyya. Il établit une ligne militaire entre Qadisiyya et Khaffan, et une autre entre Qadisiyya et Qatqatâna, et étendit la présence de ses forces jusqu'à la montagne de La'la'.

Al-Hussayn s'approchait de plus en plus de son objectif. Lorsqu'il arriva à un endroit qui s'appelait al-Hâjir, il écrivit une lettre à l'intention des Kufites, leur annonçant son arrivée imminente et exaltant leur ardeur révolutionnaire. Il confia ce message à un compagnon, Qaïs Ibn Mes-her al-Çaydâwi, lequel se hâta en direction de Kûfa. Mais sa mission ne put être accomplie, car il fut arrêté par les forces de Huçine, disséminées aux environs de Qadisiyya, et conduit à 'Obeidullah Ibn Ziyâd, lequel lui demanda de monter à la tribune et d'injurier al-Hussayn. Fidèle inébranlable d'al-Hussayn, il monta sur la tribune, et au lieu de proférer des injures à l'encontre de ce dernier, il appela les gens à le soutenir, et attaqua courageusement et violemment 'Obeidullah Ibn Ziyâd. Celui-ci ne put supporter ce camouflet et ordonna qu'on le jette du haut du Palais jusqu'à ce que la mort s'en suive.


leïla
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Message  leïla Lun 29 Déc - 15:42

Alors que la situation de ses partisans (d'al-Hussayn) continuait à se dégrader à Kûfa après l'assassinat de Muslim Ibn 'Aqil, de Hani Ibn 'Urwah et du dernier messager qu'il venait d'envoyer, al-Hussayn n'en sut rien. Aussi dépêcha-t-il un nouveau messager, 'Abdullah Ibn Yaqter[112]

pour s'informer de la situation. Entre temps, al-Hussayn apprit à al-Tha'labiya le sort tragique de Muslin Ibn 'Aqil. Mais il était trop tard pour sauver le nouveau messager, lequel tomba lui aussi aux mains des soldats de Huçine près de Qadisiyya et fut conduit à 'Obeidullah Ibn Ziyâd qui lui demanda, comme il l'avait fait avec son prédécesseur, de monter sur la tribune et d'injurier al-Hussayn.

Mais comme son prédécesseur, 'Abdullah Ibn Yaqter monta sur la tribune pour injurier 'Obeidullah et annoncer l'arrivée prochaine d'al-Hussayn. 'Obeidullah, excédé là encore, ordonna qu'on lui réserve le même traitement qu'avait subi son prédécesseur. Il fut ainsi jeté du haut du Palais. Et comme il présentait encore quelques signes de vie après sa chute, un bourreau lui donna le coup de grâce en lui coupant la tête d'un coup d'épée. Quand al-Hussayn apprit cette dernière nouvelle, il rassembla sa famille et ses compagnons et leur dit:

«Nos partisans nous ont abandonnés. Ceux qui veulent s'en aller, peuvent le faire. Ils n'ont pas d'obligation envers nous».

Tous ceux qui avaient rejoint le cortège sur la route, se dispersèrent à gauche et à droite, et il ne resta avec al-Hussayn que ceux qui l'accompagnaient depuis la Mecque.[113]

Al-Hussayn passa cette nuit de deuil et de désolation à penser à ses partisans tragiquement assassinés au champ d'honneur, et à réfléchir sur l'avenir de son mouvement et de la Umma. A l'aurore; le cortège se mit en marche, traversant les sentiers arides du désert, cheminant vers un avenir inconnu et confiant son sort entre les mains de Dieu.

Cette marche pénible et angoissante se poursuivit jusqu'à ce que le soleil se soit éclipsé. Le cortège parvint alors à un endroit appelé Charâf. On y passa la nuit. Le lendemain matin, al-Hussayn et ses compagnons reprirent leur marche, et au fur et à mesure qu'ils avançaient, le soleil cuisant de midi devenait insupportable. L'un des marcheurs vit de loin de grandes surfaces noires et aperçut de vagues mouvements. Croyant voir s'approcher les fermes et les dattiers d'Irak, il s'écria: «Allahu Akbar». Tout le monde fit de même.

En fait il ne s'agissait ni d'arbres ni de fermes, mais d'unités militaires en marche, des soldats, des chevaux, des lances, des drapeaux... tramant une mer de poussière.

Grande fut la surprise pour al-Hussayn et ses compagnons trop peu nombreux et non préparés. Comment livrer bataille dans un terrain découvert contre cette grande armée venue vers eux de Qadisiyya?

Après concertation, on décida de se retrancher sur un mont qui se trouvait près de leur position. Dès qu'ils firent mouvement vers cet objectif, l'armée ennemie, forte de mille hommes et commandée par al-Hor al-Riyâhi, se précipita vers ce même objectif stratégique, malgré la chaleur infernale du soleil, la fatigue et la soif dont souffraient les hommes et les chevaux. Al-Hussayn et ses compagnons réussirent cependant à y arriver les premiers; mais ils furent rejoints presque au même moment par l'armée de Hor. Tout en ordonnant à ses hommes de défendre leurs positions, al-Hussayn, voyant les soldats et les bêtes de l'armée ennemie dans un état d'épuisement et de fatigue manifestement insupportables, leur offrit à boire.

Après ces quelques minutes de repos et de rafraîchissement, al-Hussayn constate que c'était l'heure de la prière de Midi, appela tout le monde[114] à se diriger vers la Mecque pour la prière. Après l'Appel à la Prière, lancé par l'un de ses hommes, il fit un prône dans lequel il expliqua ses principes à l'Hor et à ses soldats, leur rappela le contenu de leurs messages de soutien, et leur demanda de respecter leurs paroles et leurs promesses.[115] Tout le monde garda le silence, et personne ne répondit à ce rappel. Al-Hussayn conduisit la prière et les deux camps prièrent derrière lui. Après quoi, les deux troupes restèrent face à face, mais sans aucun geste de provocation.

Plus tard al-Hussayn accomplit la prière de l'Après-midi et s'apprêta à partir avec ses hommes. Il fit un deuxième discours à l'intention de l'adversaire et vida en guise de rappel deux sacoches pleines de lettres que les Irakiens lui avaient envoyées pour le prier de venir les diriger. Mais al-Hor ne fléchissait pas et entendait empêcher al-Hussayn de poursuivre sa route vers Kûfa. Il lui déclara qu'il avait reçu l'ordre de le conduire à Kûfa et de ne pas le lâcher avant de l'amener à 'Obeidullah.

Al-Hussayn lui dit: «Mais tu seras mort avant d'y arriver». Et il ordonna à ses compagnons: «Partons». Ses hommes enfourchèrent leurs montures et attendirent que les femmes et les enfants fussent prêts au départ. Là, al-Hor et ses soldats leur barrèrent la route. Al-Hussayn perdit patience, se fâcha contre al-Hor et lui dit:

- «Que veux-tu?»

- «Je veux te conduire au gouverneur, 'Obeidullah», répondit-il.

- «Alors, par Dieu je ne te suivrai pas», jura al-Hussayn.

- «Alors, par Dieu je ne te quitterai pas», rétorqua al-Hor.

Alors que les échanges de propos devenaient de plus en plus virulents, al-Hor finit par se montrer plus conciliant et proposa un compromis au petit-fils du Prophète en lui disant: «Je n'ai pas reçu l'ordre de te combattre, mais seulement de ne pas te quitter jusqu'à ce que tu acceptes de me suivre à Kûfa. Si tu refuses de le faire, alors prends n'importe quel chemin, pourvu qu'il ne te conduise ni à Kûfa ni à Médine. Accepte ce compromis provisoire entre nous jusqu'à ce que j'écrive au gouverneur 'Obeidullah. Peut-être Dieu m'évitera-t-IL de faire quoi que ce soit contre toi...».

Al-Hussayn accepta le compromis et prit une route qui se situait à gauche de celle qui conduisait à Qadisiyya. Al-Hor lui dit encore: «Ô al-Hussayn, je te rappelle encore de penser à ta vie, car j'affirme que si tu combats, tu seras tué».

«Crois-tu pouvoir me faire peur de la mort?, lui répondit al-Hussayn. Seriez-vous donc si sinistres pour m'assassiner? A cela je ne répliquerais qu'en faisant miens ces quelques vers que le frère d'al-Aws récita à son cousin qui voulait l'empêcher de soutenir le Prophète dans son combat et lui prédisant la mort:

"Je pars, car ce n'est pas une honte pour un jeune de mourir, si son intention est bonne et qu'il combat en Musulman; Et que, par le sacrifice de sa vie, il console les hommes droits, disperse les gens maudits et s'oppose à un criminel".

»Si je survivais, je n'aurais rien à regretter (de mon engagement), et si je mourais, je ne serais pas blâmé. Quant à toi, assez de vivre humilié et d'être insulté».[116]

En entendant ces vers qui traduisaient l'obstination d'al-Hussayn (d'aller jusqu'au bout de son combat) et sa résignation (devant la mort), al-Hor s'écarta avec son armée. Désormais les deux armées longeaient les deux côtés de la route qu'al-Hussayn avait consenti d'emprunter.

Cette marche forcée avait l'air de plus en plus d'une course vers la destination finale. Mais quelle destination finale? Al-Hussayn ne semblait plus guère se faire d'illusion quant à la possibilité de voir se joindre à son cortège des renforts venant de ceux qui lui avaient écrit des milliers de lettres de soutien, il n'y avait pas si longtemps. Pourtant, il pressait les pas, accélérait la marche et ne se reposait que peu, comme s'il avait hâte d'atteindre son objectif final! Alors qu'il maintenait cette allure accélérée, il somnola un instant sur sa monture, puis se réveilla subitement et se mit à réciter deux ou trois fois ces paroles coraniques (que les fidèles prononcent généralement, lorsqu'ils sont frappés d'un malheur):

«Nous sommes à Dieu et nous retournerons à Lui... Louange à Dieu, Seigneur des Mondes».

Son fils, 'Ali Ibn al-Hussayn, l'entendit et s'approcha de lui:

- «A quel propos as-tu récité ces paroles?

- Mon fils!, dit al-Hussayn, alors que je faisais un petit somme, j'ai eu une vision dans laquelle un homme s'est approché de moi et m'a dit: "Les gens marchent et la mort vient vers eux". J'ai compris alors, que c'était de nous qu'il s'agissait.

- Mais mon père, - que Dieu t'épargne tout malheur - ne sommes-nous pas dans le droit chemin?, questionna le fils.

- Si!, répondit al-Hussayn. Par Celui à qui retournent les serviteurs!

- Donc nous ne nous soucions pas de mourir dans le Droit Chemin!, insista 'Ali Ibn al-Hussayn.

- Que Dieu t'accorde la meilleure récompense qu'un fils puisse obtenir pour sa bonne conduite envers son père, répondît al-Hussayn reconnaissant et satisfait».[117]

Le cortège d'al-Hussayn, toujours suivi de près par l'armée de Hor Ibn Yazid al-Riyâhi, arriva à un village nommé Naynawâ. Là, les événements commencèrent à se précipiter. En effet al-Hor y reçut un message urgent et véhément contenant les instructions de 'Obeidullah Ibn Ziyâd pour ce qui concernait le traitement qu'il devait réserver à al-Hussayn:

«Rends la vie difficile à al-Hussayn lorsque tu recevras cette lettre et mon messager. Ne le laisse camper que là où il n'y a ni eau ni verdure. J'ai ordonné à mon messager de na pas te quitter avant que tu exécutes mon ordre...».[118]

Al-Hor, après avoir lu cette lettre, la montra à al-Hussayn. Celui-ci lui demanda alors de le laisser camper soit à Naynawâ, soit à al-Ghâdhiriyyah soit à Shafiyah. Al-Hor récusa cette requête, prétextant la peur des espions de 'Obeidullah dans son armée. Un compagnon d'al-Hussayn proposa alors à ce dernier de cantonner dans une région proche, appelée al-'Aqr. Mais al-Hussayn refusa, et se résolut à poursuivre sa marche vers Karbalâ' qu'il semblait fixer désormais comme destination finale.

Avant que sa petite troupe ne se mette en marche vers cette destination finale, al-Hussayn lui tint le discours suivant:

«Il nous est arrivé ce que vous pouvez vous-mêmes constater. Le monde a changé, s'est renié, et le bien s'est éclipsé... Il n'en reste que quelques égouttures pareilles aux égouttures d'un verre d'eau vidé, et la vilenie, comme dans un pâturage insalubre. Ne voyez-vous donc pas qu'on néglige le vrai et qu'on ne s'interdit plus réciproquement le faux? Que le fidèle pieux s'attache à rencontrer son Seigneur en étant sur le bon chemin. Car je ne vois la mort que comme un bonheur, et la vie avec les injustes que comme une source d'ennui et de lassitude»[119]

leïla
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Message  leïla Lun 29 Déc - 15:43

La Terre du Rendez-vous
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La poursuite de la marche d'al-Hussayn ne durera pas longtemps. En effet l'armée omayyade l'intercepta bientôt et l'obligea de s'arrêter. Al-Hussayn contempla l'endroit où sa troupe s'était immobilisée et demanda:

«Comment s'appelle cette terre?

- La terre de Taf, lui répondit-on.

- N'a-t-elle pas d'autre nom?, insista-t-il.

- Si, elle s'appelle Karbalâ', lui dit-on encore.

Cette réponse semble être ce qu'il prévoyait justement. Il s'adressa à son Créateur et fit:

«Ô mon Dieu! Je me protège auprès de Toi du Karb(affliction) et du Balâ'' (malheur)».

Et d'ajouter: «C'est un lieu d'affliction et de malheur. Descendez de vos montures. C'est ici le terme de notre voyage, le lieu de l'effusion de notre sang et la place de nos tombeaux. C'est ce que m'a dit mon grand-père, le Messager de Dieu».[120]

C'était un jeudi. Le 2 Muharram de l'an 61 hégirien,[121] jour de l'arrivée d'al-Hussayn à Karbalâ', terre qui restera pour toujours le symbole du martyre.

Alors qu'al-Hussayn était désormais fixé sur ce qui l'attendait et se préparait à assumer jusqu'au bout la responsabilité qui lui incombait, les armées de 'Obeidullah s'affairaient à resserrer l'étau autour de lui. 'Obeidullan Ibn Ziyâd savait que livrer une bataille au petit-fils du Prophète n'était pas une tâche aisée pour un Musulman, et qu'il ne suffisait pas de mobiliser une armée colossale pour venir à bout du mouvement d'al-Hussayn. Aussi cherchait-il un homme ambitieux et sans scrupules pour lui confier le commandement de l'armée qui devrait vaincre al-Hussayn et ses hommes. Son choix s'arrêta sur 'Omar Ibn Sa'ad, lequel refusa tout d'abord cette mission. Mais après la menace de 'Obeidullah de lui retirer la promesse de le nommer gouverneur de Ray, il passa une nuit terrible, tiraillé entre son amour pour le pouvoir, et le souci de ne pas tremper dans un crime aussi abject qu'assassiner purement et simplement, celui qui n'hésitait pas à sacrifier sa vie pour la sauvegarde de l'Islam, et ce malgré sa haute position sociale auprès de tous les Musulmans.

Il finit par céder non sans tourments, aux pressions de sa prédilection pour le pouvoir, puisqu'on l'entendit réciter les vers suivants alors qu'il s'apprêtait à annoncer sa décision favorable à la tâche dont l'avait chargé 'Obeîdullah:

«Abandonnerais-je Ray, alors que Ray est mon désir? Ou bien, reviendrais-je honni pour avoir assassiné al-Hussayn? En le tuant, je subirais l'enfer, contre lequel il n'y a aucune protection. Mais d'un autre côté, Ray est la prunelle de mon oeil».[122]

Il commanda alors une armée forte de 4.000 hommes et se dirigea vers Naynawâ où se situait son Quartier Général, tout près d'al-Hussayn.

Lorsqu'il avança vers le camp d'al-Hussayn et l'encercla, ce dernier engagea des pourparlers avec lui. A la suite de plusieurs entrevues, 'Omar Ibn Sa'ad écrivit à 'Obeidullah Ibn Ziyâd pour lui faire parvenir une proposition à laquelle al-Hussayn avait souscrit et au terme de laquelle celui-ci accepterait de partir pour éviter une effusion de sang, si l'on levait le siège autour de son campement.

Quand 'Obeidullah Ibn Ziyâd reçut la lettre du commandant de son armée, l'idée qu'elle renfermait ne lui déplut pas et il était sur le point d'ordonner son exécution lorsque al-Chemr Dul Jawchan qui vouait une haine noire envers al-Hussayn vint l'en décourager en lui faisant valoir que si le petit-fils du Messager parvenait à échapper au siège, il serait en position de force; et que par conséquent il valait mieux l'acculer dès à présent à se soumettre et à prêter serment d'allégeance. 'Obeldullah Ibn Ziyâd finit par accepter le conseil d'al-Chemr, à qui il confia une lettre en lui ordonnant de l'apporter à 'Omar Ibn Sa'ad:

«Je ne t'ai pas envoyé vers al-Hussayn pour que tu le laisses en paix ou que tu lui souhaites la bonne santé et le bon séjour, ni pour que tu lui trouves des excuses, ou que tu intercèdes pour lui auprès de moi. Si al-Hussayn et ses hommes acceptent mon jugement et se soumettent, envoie-les-moi sains et saufs; et s'ils refusent, marche sur eux jusqu'à ce que tu les tues et que tu profanes leurs cadavres pour l'exemple, car ils l'auront mérité. Lorsque al-Hussayn sera tué, laisse les chevaux piétiner sa poitrine et son dos... Je ne pense pas que cela puisse faire mal après la mort... Si tu le tuais et le profanais de la sorte, tu auras obéi à nos ordres, et nous t'en récompenserons en tant qu'un homme docile et obéissant; mais si tu refusais, démets-toi de tes fonctions et du commandement de nos soldats, et fais-toi remplacer par al-Jawchan, à qui nous avons donné des instructions (dans ce sens)...».[123]

'Omar Ibn Sa'ad reçut le messager du gouverneur de Kûfa et ouvrit le message qu'il lui apporta. En le lisant, il se vit une fois de plus confronté à un dilemme terrible entre l'exécution d'un crime impardonnable que l'humanité ne saurait oublier, et sa folie pour le pouvoir qu'il avait tant attendu. Une fois de plus, il ne put résister à la tentation du pouvoir, si encouragé et si sollicité sous le règne des Omayyades.

Ainsi, le 7 Muharram, il ordonna à ses armées de faire mouvement vers le fleuve de l'Euphrate afin d'empêcher la famille du Prophète d'avoir accès à l'eau, et de l'acculer ainsi à mourir de soif ou à se rendre.

Le jeudi 8 Muharram, les armées omayyades commencèrent à resserrer l'étau autour du campement d'al-Hussayn et à se rapprocher de ses tentes en se montrant de plus en plus agressives et menaçantes, les sabres et les lances prêts à l'usage. Aux mêmes moments, al-Hussayn était assis contemplatif devant sa tente, regardant l'étendue du désert d'al-Taf, ses yeux se promenant lentement sur les horizons lointains, et sa pensée plongée dans la perspective de la bataille imminente qui opposerait dans une scène historique et universelle le Bon droit au Faux.

Plongé dans ses contemplations, al-Hussayn ne s'était pas rendu compte de l'approche des soldats omayyades. C'est sa soeur, Zaynab qui vint l'en informer:

«N'entends-tu pas ces voix qui s'approchent?»

A peine Zaynab l'eut-elle quitté, ce fut au tour d'al-'Abbas Ibn 'Ali, son frère, de venir l'alerter:

«Mais mon frère...! L'armée ennemie vient vers toi...!»

Al-Hussayn se leva. Il décida tout d'abord de jauger la situation et de sonder les intentions réelles des assaillants. Aussi demanda-t-il à son frère al-'Abbas de leur parler, de discuter avec eux pour savoir de quoi ils étaient capables et jusqu'où ils pouvaient aller dans leur guerre contre les descendants du Prophète. Al-'Abbas ne tarda pas à constater l'arrogance et le cynisme d'une armée de mercenaires, trop assoiffés de pouvoir et trop attachés aux dépouilles et à l'argent qu'on leur avait promis, pour être sensibles à une cause sublime qui ne semblait guère leur procurer ce qui correspondait à leur motivations matérialistes. Leur réponse fut sans appel:

«Qu'al-Hussayn obéisse à l'ordre de l'Emir (le Gouverneur de Kûfa). Autrement, nous le combattrons».

Devant cette réponse, al-Hussayn comprit que l'heure de la confrontation était imminente et qu'aucune solution ne pouvait être envisagée. Il savait qu il ne pouvait jamais revenir sur sa parole: «Quelqu'un comme moi, ne saurait prêter serment d'allégeance à quelqu'un comme lui (Yazid)». Il ne s'était jamais senti aussi proche de sa devise: «Je ne vois la mort que comme un bonheur, et la vie avec les injustes que comme une source d'ennui ». Les mots du discours qu'il avait adressé quelques jours avant, dans la région d'al-Baydha, à l'intention des armées omayyades pour leur expliquer le caractère religieusement obligatoire de sa bataille, retentissaient encore à ses oreilles:

«Ô gens! Le Messager de Dieu a dit: "Celui qui voit un sultan injuste qui rend légal ce que Dieu a interdit, qui transgresse le pacte qu'il a conclu devant Dieu, qui dévie la Sunna du Messager de Dieu, qui agresse les Musulmans et commet des péchés contre eux, sans qu'il s'oppose à lui (à ce sultan) ni par une parole ni par une action, Dieu lui réservera obligatoirement le même traitement qu'IL réserve à ce sultan».[124]

Or al-Hussayn ne cessait d'être conforté dans sa conviction que Yazid incarnait par excellence ce «sultan injuste» que tout Musulman avait le devoir et l'obligation (prescrit par le Prophète) de combattre.

Sa décision définitive d'affronter la mort étant prise, al-Hussayn avait besoin de quelques heures de calme avant d'aller au rendez-vous de l'heure fatale. Aussi, envoya-t-il al-'Abbas vers Ibn Sa'ad et ses États-Majors, pour leur demander un délai de réflexion d'une nuit, et leur promettre une réponse définitive le lendemain (le dix Muharram).

Après consultation, Ibn Sa'ad et ses lieutenants accédèrent à la demande d'al-Hussayn.

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Message  leïla Lun 29 Déc - 15:47

voici le lien:
al-islam.org/fr/achoura/

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